jeudi 22 avril 2010

Save the Best for Last

Train story # 5 (One of the Worst!). 32 heures dans un train bondé + une chaleur quasi-insupportable (au moins 45 degrés C) + des nausées + un népalais complètement soul + des gens qui dorment dans nos lits… avec nous! + 6 am. un passager qui nous dit que nous ne méritons plus de dormir et que nous devons donner notre lit au monsieur d’à côté qui soit dit en passant n’a pas payé son billet!!! = No More Sleeper Trains Please!!!

Agra. On se la réservait pour la fin! Pour se rendre, nous avons pris le train confortable avec AC et bouffe! Nous nous sommes payé la grosse traite! Rien de moins! À la gare, tout est tranquille… Pas de Monsieur Rickshaw? Sommes-nous au bon endroit? C’est la ville la plus touristique de l’Inde, où sont passé tous les rabatteurs?! Ils nous attendent tous dehors bien sûr! Lorsqu’ils nous voient c’est tout juste s’ils ne se battent pas pour nous avoir! Nous leur faisons une grimace et nous nous dirigeons directement au rickshaw PrePaid! On ne se fera pas avoir cette fois-ci! Notre chauffeur nous propose de nous conduire toute la journée pour voir plusieurs attraits de la ville. Le prix est raisonnable et nous n’avons pas envie de nous casser la tête. Nous acceptons donc son offre. En chemin, on nous apprend que c’est The Heritage Day. What is Heritage Day? Tous les lieux culturels de la ville sont gratuits pour tous, même pour les touristes!!! L’endroit le plus cher de l’Inde et c’est gratuit… Yahoooooooo! Ça, ça fait du bien au budget!

Première visite, Le Taj Mahal!!! Cette Nouvelle Merveille du Monde et emblème de l’Inde a été commandé par l’empereur moghol Shâh Jahân en mémoire de son épouse Arjumand Bânu Begam (aussi connu sous le nom de Mumtaz Mahal). Elle est décédée en 1631 en donnant naissance à leur 14ieme enfants. On raconte que, pour qu’il comprenne sa douleur et construise le monument à la hauteur de sa souffrance, l’empereur aurait fait tuer l’épouse de l’architecte… un peu égoïste non?! Plus de 200 000 personnes ont travaillé sur le chantier. Des artisans d’Europe et d’Asie Centrale ont laissé leurs traces sur ce superbe mausolée. Des milliers de pierres semi-précieuses provenant de Perse, du Yémen, du Sri Lanka, du Tibet, de l’Himalaya, du Deccan, du Pendjab, du Rajasthan sont incrustées dans le marbre. Il est d’une blancheur presque aveuglante sous les rayons du soleil. Il est majestueux… à la hauteur de sa réputation! Un bijou architectural!





Nous partons ensuite vers le Baby Taj (Itimad-ud-Daulah). Il aurait servit de modèle à la construction du Taj Mahal. Bien que plus petit que celui-ci, ces composantes sont beaucoup plus élaborées. L’ensemble est une véritable dentelle de motifs géométriques. Là aussi, des pierres semi-précieuses sont incrustées dans le marbre. Ici, repose le ministre en chef de l’empereur et le père de la poétesse persane Nur Jahan, elle-même épouse de l’empereur Jahangir… ça vous dit quelque chose?! Malgré le fait qu’il n’y ait pas de frais d’admission, nous sommes pratiquement seuls sur les lieux. Nous prenons notre temps pour bien admirer le merveilleux travail de ce mausolée.

Par après, notre chauffeur nous apporte sur les routes de la campagne où nous avons une vue imprenable sur l’arrière du Taj Mahal (on la vu sous tous les angles!). En même temps, il nous est possible d’observer les agriculteurs récolter les melons d’eau qui pousse sur la rivière presque asséchée et les buffles d’eau qui s’y rafraîchissent.





Nous terminons la visite d’Agra avec le Fort Rouge. Cette forteresse a abrité quatre grands empereurs moghols. Elle est beaucoup plus impressionnante que celle de Delhi (C’est le Fort Rouge dans le livre Sous un Ciel de Marbre!). C’est ici que le méchant Aurangzeb a enfermé son père (empereur Shâh Jahân) ne lui laissant que la vue sur le Taj Mahal pour qu’il puisse pleurer sa douce. Après cette journée bien remplie, nous retournons dans la grande capitale.




Nous passons nos dernières journées à faire du last minute shopping et à relaxer. Entretemps, nous apprenons que notre agence de voyage a accidentellement cancellé tous nos billets d’avion!!! Heureusement, ils ont corrigé l’erreur rapidement. Nous avons cependant dû rester 2 jours de plus dans cette chaleur insupportable! Nous avons hâte de sauter à la prochaine étape! Dans quelques jours nous serons à Hong Kong!!!

Petite conclusion sur l’Inde. De tous les pays que nous avons visités jusqu’à aujourd’hui, l’Inde demeure le plus déstabilisant mais le plus intéressant. Avant d’y mettre les pieds, nous avions une petite idée sur ce qui nous attendait: les couleurs, les odeurs, la bouffe… Nous avions toutefois sous-estimé quelques facteurs importants! Pour bien connaître ce pays et le vivre pleinement, Il faut d’abord s’armer de patience. L’organisation, la qualité et la vitesse des moyens de transport sont loin de nos standards américains. Il ne faut pas trop planifier d’avance et accepter les imprévus qui sont assez courants! Il faut aussi beaucoup d’ouverture d’esprit. Les habitudes de vie et les diverses croyances peuvent souvent nous sembler difficiles à accepter voir nous choquer (religion, système de caste…). Enfin, nous avons souvent fait face à des situations qui nous ont brisées le cœur en mille morceaux. Malgré la nouvelle apparition d’une classe moyenne, un immense fossé existe toujours entre les classes sociales. De voir ces gens qui vivent dans la grande misère et pas seulement le temps d’un voyage… toute leur vie. Beaucoup n’ont aucun accès à l’eau potable, au système de santé ou à l’éducation. Et avec le système de caste, il y a très peu de chance que les gens des bidonvilles (par exemple) grimpent d’échelon social et améliorent leur vie. Se sont les oubliés… Slumdog millionnaire c’est de la fiction, eux vivent cette réalité jour après jour. Voir un enfant de deux ans laissé à lui-même, sans vraiment pouvoir l’aider car un « protecteur » récolte tout ce qui lui passe dans les mains… Voir les gens déféquer tout le long du chemin de fer parce qu’ils non pas bloc sanitaire… Voir des centaines et des centaines de mendiants par jour… Malheureusement, on se sent tellement impuissant et on finit par se construire une carapace émotionnelle. Malgré les difficultés rencontrées, nous garderons un bon souvenir de ce pays. L’Inde offre beaucoup de défis et de surprises. On ne peut qu’avoir un grand respect pour tous ces gens qui combattent courageusement pour avoir une meilleure qualité de vie. On ne peut que lever notre chapeau à ce pays toujours uni malgré autant de différences culturelles et religieuses (musulmans, hindous, chrétiens, bouddhismes...). Nous nous sommes grandement questionnés tout au long de ces deux mois! Nous avons beaucoup parlé, réfléchi et appris. Nos valeurs, nos croyances et notre petit confort mental ont grandement été défiés! Nous avons aussi beaucoup appris sur nous et nos façons de réagir face à des situations parfois assez dérangeantes. Nous nous considérons tout de même bien chanceux d’avoir vécu ces aventures… Incredible India!!!

mercredi 21 avril 2010

Sipping Tea in the Mist

Varanasi. 11pm. Histoire de train #4. Finalement, notre Sleeper Train se pointe à la gare avec 2h de retard (pas si mal… au micro, on annonce un train en retard de 8h!) Les clandestins ont une fois de plus envahis nos lits (soupirs…). Aidés par un passager, nous leur demandons de bien vouloir nous rendre notre place. La troupe s’exécute tranquillement en nous fusillant du regard! (comme si c’était nous qui étions dans le tord!!! Mais merde… on les a payé nos billets!) Aussi, trois vieilles indiennes se sont couchées sur le sol (entre nous deux) et ont longuement fixés John en disant des choses en Indou qui n’avait pas l’air très gentil (John et les mémés ça fait deux! Vous vous rappelez à Oaxaca au Mexique, il y en a une qui lui a donné un coup sur le tibia!) En plus, Monsieur Chai (thé) commence sa tournée à 4am… Chai Chai Chai crie-t-il de sa belle voie! Mais lui nous l’aimons bien, il fait du bon thé!

À la gare de New Jalpaiguri (16h plus tard), nous faisons la rencontre d’une Américaine de Boston qui s’appelle Élisabeth. Ça clic instantanément! Nous avons le même sens d’humour. Ayant tous comme destination Darjeeling, nous décidons de partager une jeep.

Darjeeling est une ville perchée entre 1800 et 2400m d’altitude. La route pour s’y rendre serpente les montagnes et le paysage est absolument superbe. La région est reconnue pour son délicieux thé : le Champagne de l’Inde dit-on. Nous traversons les centaines de plantations de thé datant du temps des British. L’espace est vraiment maximisée et certaines plantations sont à flanc de montagne sur des pentes plus qu’abruptes. Plus on grimpe, plus la fraîcheur se fait sentir. Oh Fraîcheur! Toi que nous attendions depuis si longtemps! (qu’on le veuille ou non, notre petit body québécois supporte difficilement les 45 degrés Celsius de la vallée du Gange!)

Darjeeling est le lieu d’un mélange culturel intéressant où Indiens, Népalais, Tibétains vivent ensemble entourés par la chaîne des Himalayas. Les gens semblent plus vivants et plus en santé que les indiens vivant au sud. Ils ont un beau visage rond et des pommettes bien rouges. La misère semble aussi moins présente (que voulez-vous, le thé ça rapporte!). Cette portion de l’Inde est vraiment différente du reste du pays. Aujourd’hui dirigée par l’état du West Bengal, les habitants revendiquent l’indépendance de leur région et le droit de l’administrer selon leur culture. Partout on peut lire des phrases politiques sur (leur futur état (nous leur souhaitons)) Ghorkaland : Give us Ghorkaland! We gonna fight for India but die for Ghorkaland…

9pm. À notre arrivé, la ville dans la grande noirceur à cause du problème d’approvisionnement en électricité (nous découvrirons plus tard que les pannes d’électricité sont choses courante dans le coin!). Et pour rendre la tâche plus difficile, c’est le week-end de Pâques; tous les hôtels sont complets. Après quelques No Vancancy, nous dénichons une chambre dans un hôtel tenu par de gentils népalais. Puisqu’elle n’est pas donnée, nous décidons de la partager avec Élisabeth. Nous courons ensuite au resto pour calmer notre faim (pratiquement toute la ville s’endort à 10pm!) Rien de mieux qu’une bonne soupe chaude avec des nouilles faites maison (mmmm!). Nous terminons la soirée par une bonne douche chaude au Hot Bucket! Les Geysers (douches) à eau chaude sont plutôt rare à Darjeeling… il n’y a pratiquement jamais d’électricité!!!

Nous passons quelques jours à flâner dans la ville et à faire des dégustations dans les salons de thé. Un matin, nous nous levons à 4 :30 am pour aller au Tiger Hill. De cette montagne, il est parfois possible de voir le Mont Kanchandzoga (8598m) au levé du soleil. Vers 5 :30 am nous apercevons légèrement le sommet à travers le brouillard. Nous prenons d’avantage plaisir à regarder les Indiens photographier le levé du soleil sans se préoccuper des montagnes (Pourquoi ils sont venus ici? Le soleil se lève à chaque jour!!!). John fait aussi un petit tour au zoo pour voir le mignon panda rouge et le fameux tigre, emblème du pays.



À notre arrivé en Inde, on nous a appris qu’une nouvelle loi était en vigueur. Les gens qui quittent le pays, ne peuvent y revenir avant 2 mois. Nous avons donc dû changer notre itinéraire. Les Surprises font parties du voyage!!! Puisque nous repartons de Delhi, il nous était maintenant impossible de passer par le Népal. Bon, on nous a dit par la suite qu’il était peut-être possible de contourner cette loi. Ne voulant pas prendre de chance, nous avons décidé de rester en Inde (7 semaines dans ce grand pays… c’est pas de trop!) et de faire un trek dans les environs de Darjeeling. Nous réservons le Népal pour un futur voyage!

En cherchant une agence pour une randonnée dans les Himalayas. Élisabeth fait la rencontre de deux Anglais qui reviennent tout juste du Singalila National Park. Le sentier longe la frontière Indo-Népalaise et permet de rester dans plusieurs villages Népalais sans visa. Sam et Laura (les British) sont une vrai petite mine d’or de renseignements. Ils nous racontent comment ils ont fait leur trek, sans agence et 3 fois moins dispendieux pour exactement la même activité!!! On embarque! Aussi, nous faisons la rencontre de 2 autres Américains, la douce Meghan de Montana et Tim l’Illinois, qui souhaitent faire équipe avec nous. Nous décidons de célébrer le nouveau Trek Team 5 dans une petite taverne jusqu’à 10pm!

Départ. Le lendemain, nous nous rendons à Maney Bhanjang pour trouver notre guide (obligatoire) recommandé par Sam et Laura. Ram, de son prénom, nous guidera. Selon lui, puisque nous sommes des foreigners (les touristes marchent plus vite que les indiens!), nous sommes capables de condenser la rando de 6 jours en 5 jours. Un défi… pourquoi pas! Nous remplissons quelques formalités avec les gardes du parc et nous voilà déjà en route! Le début est assez raide. Nous nous mettons sur l’Overdrive pour monter des pentes qui nous collent presque au visage!!! (En parlant de visage, nous nous rendons compte que la crème solaire d'Élisabeth est nul autre que de la fausse Nivea. En plus d'être épaisse comme de la pâte à dent, il n'y a pas d'écran protecteur. Ce qui explique nos belles couleurs sur les photos!!!) Nous faisons quelques arrêts en chemin, notamment à un monastère tibétain au milieu de nul part. Les moines nous accueillent le temps d’une courte visite. Nous traversons de jolis petits villages composés surtout de fermiers. Notre première journée de marche se termine vers 2pm. Ce n’était que pour se dégourdir selon Ram mais nous avons quand même monté de 2150m à 3070m en 14km! Nous arrêtons dans un petit village népalais nommé Tumling et passons le reste de l’après-midi à boire du thé et à jouer à Uno (!!!) pendant que les nuages ensevelissent les environs. En soirée, repas sympa plein de protéines pour nous préparer à affronter la journée de demain.



Jour 2 : Nous commençons par une bonne descente en traversant une superbe forêt de rhododendrons et de magnolias. Il y a des milliers de fleurs rouges, roses et blanches. C’est féérique!!! Toutefois, aucun signe du panda rouge. Le garde du parc nous assure qu’il y en a en pointant un sac ziploc épinglé sur le mur contenant les excréments de la petite bête. En après-midi, les derniers kms sont extrêmement raides. Chaque pas est un combat physique et mental. À 3636m se trouve le village de Sandakphu. De là haut, il est possible de voir (à peine) le sommet de Kanchandzonga éclairé par le coucher de soleil. Le reste du mont et de la chaîne de montagne incluant l’Everest sont cachés par l’épais brouillard. Le défi de la journée à été relevé et tout le monde est heureux. Après avoir pris le thé et le souper, nous goûtons au Tongba, boisson népalaise alcoolisée à base de millet. (Pas vraiment bon!!!) .


Jour 3 : Nous quittons Sandakphu vers Phalut. Une journée de 19km un peu semblable à la journée précédente mais plus longue. Les bobos commencent à se faire sentir. Quelques membres de l’équipage ont des ampoules et la marche est plus difficile. Nous arrivons à Phalut vers 5pm sous un gros nuage gris. Impossible à voir les montagnes qui ne sont pourtant qu’à 28km. On nous offre un dortoir très très trop rustique. Il fait vraiment froid et les lits sont durs comme la roche. La toilette est dehors et il n’y a pas de portes! Non pas que nous sommes capricieux mais nous sommes tellement fatigués et un peu déçus… Nous demandons à Ram s’il peut trouver mieux. Finalement, il nous déniche une cabine pour nous 5, tout confort, chauffée avec des lits confortables!!! Ram est super!

Jour 4 : 7am. Run to the Mountains!!! Ram revient du point de vue à la course. Le Kanchandzonga est visible! Nous grimpons rapidement les quelques mètres qui nous sépare de notre but tant attendu. Hélas, avant même que l’on puisse se rendre, les nuages ont tout recouvert. C’était notre dernière chance pour voir les hautes montagnes. Nous retournons finir notre déj et faire nos bagages. Aujourd’hui, 29km à faire!!! Heureusement, c’est en pente douce. Le paysage est incroyable: terrasses, champs de cardamone, forêt de bambou, villages, jardins, plantations de thé et troupeau de yak le poil dans le vent... En AM, nous avons déjà couvert 15km. En fin de journée, nous arrivons à un joli petit Guesthouse à Ramman, localisé près d’une rivière. Nous enlevons notre sac à dos et nos souliers de rando et commandons notre thé quotidien. Dernière soirée du trek! Nous considérons que l’occasion justifie l’achat de 2 bouteilles de vin de rhododendron. Pas mal plus délicieux que le Tongba et efficace pour oublier les petites douleurs aux pieds!!!


Jour 5 : Le retour. Nous marchons nos derniers 8km jusqu’à Rimbik. De là, petite pause de 2h et quelques parties de Uno (!!!) avant de prendre un Jeep jusqu’à Darjeeling. Bien que nous n’avons pas vu le sommet enneigé du Kanchandzonga et le panda rouge, ce trek à totalement été un must! Un de nos meilleurs moments en Inde. Malgré les difficultés, tout le trek s’est fait en riant et en chantant des comédies musicales!!! À Darjeeling, nous soupons tous une dernière fois ensemble dans un bon petit resto tibétain. Ces trois américains nous ont fait passer de bons moments! Christine, Élisabeth et Meghan prévoit déjà une journée shopping pour le lendemain! (la présence féminine me manquait!)


Nous quittons Darjeeling avec le sentiment d’avoir visité un tout autre pays. Les gens, les montagnes, la fraîcheur et la nature sur 360deg diffèrent tellement de ce que nous avons vu jusqu’à présent. Nous gardons ces beaux moments en tête en retournant vers la chaleur du Mainland!

P.S. On ne vous croyait pas si timides!!! Aucun de vous n’a laissé de commentaire sur les hard rock photos du message précédent. Nous avons toutefois constaté, par Google Analytics(programme de Google qui analyse le blog en détail), que le temps de lecture des messages a grandement augmenté. Drôle de coïncidence vous ne trouvez pas? Gang de pervers!!!

mercredi 14 avril 2010

Pleasures of Life & Myths of Death

Croyez le ou non, nous quittons le Rajasthan en train de nuit Sleeper classe populaire! En fait, nous n’avions pas vraiment le choix ; c’était le moyen le plus rapide et direct pour atteindre notre prochaine destination. Nous sommes un peu nerveux à cause de notre dernière expérience (on s’attend au pire!!!). Finalement, tout ce passe bien… À part le fait que John a surpris un gars en train de fixer Christine pendant son sommeil!!! (John : C’est moi qui fais ça d’habitude!!!) À Gwalior, ville de transition, nous embarquons dans un autobus qui nous conduira à Khajuraho. Nous sommes tassés comme des sardines et il fait si chaud que notre linge colle à la cuirette. Les bancs en L nous font souffrir, mais au moins les gens sont incroyablement gentils avec nous. Alors que nous sommes presque arrivés (après 8h de route), nous entendons un bruit de vitre éclatée et des gens criés. Imaginez donc que deux voyous en moto ont lancé une méga roche dans le windshield! (Mais y a vraiment du monde trop cons sur cette terre!!!). Le pare brise explose en mille morceaux. Heureusement, le chauffeur, indemne, garde le contrôle du bus. Par contre, les autres non pas eu sa chance et sont coupés un peu partout et parfois assez profondément. Le pauvre conducteur a conduit deux heures avec le vent dans la face! (et des mouches entre les dents!) À 1h du mat, nous arrivons dans un minuscule village en fête. Les feux d’artifices pètent de tous bords tous côtés. On nous indique que c’est notre arrêt et que nous devons continuer la route en rickshaw. Nous roulons dans la campagne; il fait noir comme dans le cul d’un ours! (Ah! Ce bon vieux Richard Desjardins!) Aussitôt arrivés à l’hôtel, nos têtes tombent sur les oreillers!

Au petit matin, après avoir pris le café au lit (on a découvert ça au Rajasthan! On adore!!!), nous partons explorer les célèbres temples de la ville. Ces temples, qui appartiennent aux religions de l’hindouisme et au jaïnisme, sont remplis d’admirables sculptures. Ils y en a des milliers et sont d’une précision incroyable. Elles représentent magnifiquement divers sujets de la vie quotidienne ou de l’imaginaire : des rois et reines, des divinités, des guerriers, des danseuses, une femme qui se coiffe ou retire une épine de son pied… Mais il y a aussi des scènes un peu plus intenses! Et oui!!! C’est ici que l’on retrouve les sculptures super explicites du Karma Sutra!!! Plusieurs experts ce sont questionnés sur la raison de leur existence mais personne n’a vraiment été capable d’expliquer l’origine de ces coquines sculptures (éducation, plaisir…). On peut donc se rincer l’œil (on a même surpris un moine en train de le faire!) en regardant des moments très très intimes dans des postions acrobatiques, des 69, des trips à 3 ou à 4, des hommes enculant des chevaux (la vie de soldats solitaires était plutôt dure à l’époque!!!). Alors, juste pour vous, (même pas besoins de visiter les sites internet xxx!!!) voici nos meilleures Rock Hard Pictures!!! P.S. Vous pouvez même les télécharger gratuitement!!! (Moyennant un petit commentaire)


La chance nous sourit! Pour se rendre à Varanasi, nous inaugurons le premier train qui rallie directement les deux villes. (Yes! Pas de transfert!) Il y a même une fanfare pour nous accueillir! Varanasi est, à ce qu’on dit, une des plus vieilles villes au monde. Elle est absolument particulière. C’est un monde totalement à part! Cette ville touche; impossible d’en repartir indemne! Lieux saints de l’hindouisme, tel le Vatican pour les catholiques ou encore la Mecque pour les musulmans, on peut y découvrir et y observer la puissance de la religion sur les mentalités et les traditions. C’est grâce au Gange que l’endroit prend une importance capitale. Sorti de l’œil de Vishnou et emprisonné dans la chevelure de Shiva, il s’agit du fleuve le plus sacré de l’inde.

Suresh, un employé très sympathique de l’hôtel, vient nous chercher à la gare. Sur la terrasse de l’hôtel, d’où nous avons une superbe vue sur le fameux fleuve, il nous donne un cours 101 sur Varanasi et ses traditions. Nous étions bien loin de nous douter que la théorie serait aussi près de la pratique! Cette ville est reconnue pour 1. Les crémations et 2. Les ablutions dans le Gange.


Nous logeons à deux pas du plus célèbre lieu de crémation de la ville. L’endroit est mystérieux. On n’y accède par de petites ruelles sombres. Des montagnes de bois sont entassées sur la rive. On raconte que le feu y brûle sans arrêt depuis des milliers d’années. Ici, la mort fait partie de la vie. Un Hindou qui meurt à Varanasi brise le cycle de réincarnation et par le fait même, est assuré de voir son âme monter directement au ciel. La crémation, c’est nul autre que la purification par le feu. Le cadavre (drapé de rouge pour les femmes, de blanc pour les hommes et de jaune pour les vieillards) se consume lentement dans une odeur de chair rôtie puis les cendres sont jetées dans le Gange. Seule les Sadhus, les nouveau-nés, les femmes enceintes, les malades morts de varioles et les victimes de serpents, considérés comme purs, en sont exemptés et sont directement immergé dans le fleuve. Un corps met environ 3 heures à brûler et il faut environ 350 kg de bois pour assurer une crémation parfaite. Ce qui coûte environ 1000 Rps. Si une famille est trop pauvre et ne peut acheter suffisamment de bois pour une incinération complète, le cadavre à demi-consumé est jeté dans le Gange où les vautours et corbeaux finiront le travail!

En soirée, nous nous rendons sur les ghats, les fameux escaliers qui bordent le fleuve sur des kilomètres pour assister au Puja, cérémonie du culte du Gange. Cinq prêtes chantent et font sonnés des cloches pendant que les fidèles font cadeaux de leurs offrandes au fleuve. Aussi, c’est à Varanasi que l’on retrouve la plus grande concentration de vaches en ville. Pourquoi on vous dit ça? Parce que sur le chemin du retour, dans la grande noirceur, Christine a eu le plaisir de mettre le pied dans une bouse bien fraiche et chaude! (Je sais parce que j’étais en sandale!!!)



Le lendemain matin (5am), nous louons une barque avec des gens de l’hôtel pour voir un des spectacles les plus intéressants de la ville, les ablutions. Tous les matins, au levé du soleil, l’hindou religieux doit prononcer le mantra sacré, s’immerger complètement trois fois de suite et boire une gorgée d’eau du Gange dans sa main (avec les pesticides des champs avoisinants, les corps morts et les déchets... mmmm bon bouillon de bactéries!!!). Puis il nage et se lave. Certes, on se sent un peu voyeurs sur notre petit bateau…C’est comme si on débarquait dans leur salle de bain! C’est pendant cette balade que nous avons eu un choc profond. La théorie est devenue la pratique… Tout à coup, silence complet sur le bateau… tout le monde regarde à droite… un poupon de quelques mois flotte, le visage dans l’eau. Il est tout bleu… Aucun mot n’a été prononcé le reste de la balade… Nous sommes complètement bouleversés. Plus tard dans la journée, autour d’un café, nous discutons de l’évènement avec Alex, un rouquin américain qui était aussi dans le bateau. Ça fait du bien de normaliser ses sentiments! C’est si différent de notre réalité!


En soirée, Suresh nous invite chez lui pour rencontrer sa femme. Elle est enceinte, jeune et incroyablement belle. Timidement, elle essaie de nous faire la conversation en anglais. Ils habitent dans un tout petit appartement. Ils possèdent si peu mais ont tout à offrir. Ils se sont mariés par amour (ce qui est rare en Inde avec les mariages arrangés) et du coup leurs familles les ont reniés. Ils nous expliquent les traditions et les manières indiennes tout en nous servant des sucreries locales et du bon vieux Chai! Notre passage à Varanasi se termine par ce bel échange.