mardi 30 mars 2010

Once Upon a Time in Rajasthan

Au VI ième siècle, le Rajasthan était peuplé par les Rajpoutes, de grands guerriers. D’une fierté à toute épreuve, ils n’hésitaient pas à livrer des attaques suicides quand un combat était perdu d’avance. Lorsqu’ils mouraient, leurs femmes et leurs enfants accomplissaient le Johar en s’immolant sur un grand bûcher vêtus de leurs plus beaux vêtements! Puis, à la fin XIV ième siècle, des musulmans d’origine turque prenaient le contrôle de ce coin de pays (l’ère moghole). La région étant semi-désertique, ils ont finalement compris que, s’ils voulaient survivre, valait mieux s’entraider plutôt que de se faire la guerre. C’est donc dans un climat de tolérance et d’alliance entre musulmans (sous le règne d’Akbar le Moghol) et rajpoutes que de majestueux palais, forts et des temples ont vu le jour. Aujourd’hui, visiter le Rajasthan, c’est comme se retrouver dans le monde d’Aladin ou des Milles et Une Nuits!



Jaipur. Capital du Rajasthan. Aussi nommée la ville rose car le mur qui entoure la vieille ville et plusieurs de ses bâtiments sont soient construits à partir de grès rose ou bien peinturés de cette couleur. Et oui! Nous avons appris de notre erreur et pour s’y rendre, nous choisissons la classe A/C d’un train express (plus confortable, plus propre et petit dej. Inclus!). Nous sortons de la gare, satisfait de notre choix et tentons de rejoindre notre hôtel à pied. Sans succès! Il fait plus de 40deg et nos sacs à dos sont soudainement plus lourds. Nous sommes Lost In Jaipur. Aucun point de repaire et aucun nom de rue. De loin, M. Rickshaw nous observe et voit bien que nous tournons en rond. Bien sûr, il nous offre ses services! Il nous amène à l’hôtel demandé qui est malheureusement Fully Booked. Nous cognons donc à celui d’en face : Superbe chambre, une belle cour-arrière avec un petit resto sympathique et... Moins cher! (Petit truc pour vous : C’est souvent meilleur marché chez le voisin de celui mentionné dans les guides!!!). Nous nous rafraichissons et nous nous reposons un peu avant de partir à la découverte de la ville. Mais qui qu’on voit tu pas à la sortie de l’hôtel?! Le M. Rickshaw qui est encore là! (y est patient pas à peu près!!!) Il ne veut pas décoller même après avoir été remercié plusieurs fois! Aussi, chose nouvelle, à Jaipur, les rickshaws jouent avec les sentiments : mais pourquoi tu ne me fais pas confiance? On n’est pas tous des voleurs tu sais… (oui oui c’est ça! c’était le plus crosseur de tous la gang!) Nous utilisons finalement ses services une dernière fois pour nous rendre à la vieille ville… (avec un peu de chance, il finira peut-être par partir après!)


Nous marchons à travers plusieurs marchés : Électroniques, Bicyclettes, Meubles, Chaudrons et le marché des fleurs. Un des marchands offre un collier de fleurs à Christine. Ne sachant trop que faire avec (j’avais l’air ben trop touriste!), elle l’offre à une belle petite indienne que l’on croise en chemin. Elle nous fait cadeau de son beau sourire! Nous arrivons au City Palace où demeurent encore le Maharaja et sa famille. Le palais n’est pas très spectaculaire mais le musée nous donne un aperçu de l’architecture, l’histoire, la culture et des traditions du peuple et de la famille royale.



En sortant du palais, un groupe de locaux nous propose une petite balade aux alentours de Jaipur. Le prix étant très raisonnable, nous acceptons. Raj, notre M. Rickshaw (premier et seul rickshaw honnête que nous avons rencontré jusqu’à maintenant!), nous conduit d’abord au Marble Palace (pour le plaisir des yeux! Trop beau!) puis à l’un des Elephant Farm. (il y a plus de 60 éléphants dans le quartier) Nous pouvons observer une famille qui décore leur éléphant pour la fête du Gangaur qui se déroule aujourd’hui même, au coucher du soleil. Ensuite, nous passons voir le Water Palace. Autrefois un lieu de vacances pour la famille du Maharaja, il se situe au milieu d’un lac artificiel et conserve la fraîcheur lors des mois les plus chauds (45-50deg celcius). Ensuite, Bonus! Raj nous débarque à une fabrique de tissus attrape-touriste (on le pardonne parce qu’il nous avait averti!). C’est notre première expérience mais certainement pas notre dernière! Pour chaque tête de pipe de touriste, ils touchent une commission. Et si on achète Oh là là! Et les prix sont bien gonflés! Si les guides touchent 40% de commission, faut bien s’attendre à payer 40 à 50% de plus! C’est logique! Welcome! Please feel at Home! Want something to drink? Chai? You can just look, you don’t have to buy! Bon! Après une demi-heure, comme on dit en bon québécois…on sacre notre camp d’icitte! Et nous ne sommes pas les seuls à y passer!!! Retour en ville pour voir le palais des vents et la fête de Gangaur. Pendant plus d’une demi-heure, nous voyons défiler des éléphants, des chameaux, des vaches, des danseuses et des troubadours. Puis, Raj nous raccompagne jusqu’à l’hôtel. Nous terminons notre journée en soupant dans l’arrière cour de l’hôtel. Au menu : Cashew Curry, Pain Naan et un super bon vegetable thali... Ummm! Nous en avons rêvé toute la nuit…




The Next Day. Amber Palace. Le palais/fort est perché stratégiquement sur une colline et est entouré par une muraille de plus de 9 km. Une fois à l’intérieur, nous pouvons apprécier le travail délicat d’une précision incroyable des architectes du Maharaja. L’ensemble est sculpté dans le grès et le marbre blanc. Le Hall de l’audience privée est recouvert de petits miroirs. C’est aussi la pièce d’hiver : quand il faisait froid, la flamme des chandelles se reflétait dans les miroirs et réchauffait les gens. Un vrai petit bijou qui scintille au milieu de cette forteresse. Ce Palace est un vrai labyrinthe! Il n’est pas si facile de s’y retrouver! Il y a plein de petits couloirs style short cut qui avaient été construits pour que le Maharaja puisse rejoindre les appartements de ses courtisanes préférées en cachette ou encore s’échappe si on attaquait le palais. À la fin d’après-midi, nous visitons un Monkey Temple (There were no Monkeys! It was too hot for them!) et le Mirror Temple. Santander, notre M. Richshaw du jour (un ami de Raj, très bien aussi), nous explique la religion Hindou… Très compliqué avec plus de 33 millions de Dieux! Par où commencer… Nous vous épargnons (ou nous nous épargnons!!!) cette lecture !!! Le temple vaut toutefois le détour. Il est très joli, recouvert de millier de miroirs jaunes, verts, blancs.




En route pour Bikaner. Après 350km (7 heures de bus… en moyenne, on roule entre 50-60km/h en Inde), nous arrivons en milieu d’après-midi. Le paysage semi-aride nous rappel que le soleil tape fort dans le coin! Nous logeons au Green Villa. Petit Guesthouse tenue par une merveilleuse famille Sikh. Nous les adorons! Les deux fils (dans la quarantaine) et leurs parents (dans la soixantaine) s’occupent minutieusement de nous en nous offrons un bon chai pendant que nous détaillons ensemble notre séjour à Bikaner. Nous filons aussitôt pour Deshenoke, village connexe, pour le Shri Karni Mata Temple mieux connu sous le nom du Rat Temple!!! Nous sommes prêts mentalement… Que la force soit avec nous! C’est tout de même moins pire qu’on pensait; les rongeurs font leurs trucs sans trop se préoccuper des gens qui les observent. John a eu « la chance » de se faire toucher par la queue d’un rat qui se chamaillait. On dit que ça apporte du bonheur! (Christine: moi, c’est bien simple, si ils me touchent, je les tue!!!). Les fidèles leur offrent nourriture et lait. Elles sont vraiment au paradis ces bébêtes! Puis soudainement, le fameux rat blanc fait son apparition! Les gens se bousculent pour le voir et le prendre en photo! Lui y porte chance pas à peu près! Bonheur assuré pour les prochaines années!!! Nous retournons à notre guesthouse dans un bus plus que loader et passons le reste de la soirée à la salle à diner à jaser avec la famille. La Mama nous prépare une délicieuse cuisine indienne maison. Ça fait plus de 7 mois que nous sommes partis, inutile de vous dire à quel point ces moments nous sont chères. C’est comme un deuxième chez-soi! Il manquait juste de se faire border!!!




Le lendemain, nous visitons Junagarth Fort en matinée. Incroyable! Alors là, jusqu’à présent, c’est la plus belle pièce architecturale que nous avons vu! Vous en jugerez par les photos. Ce qui différencie celui-ci des autres est que tout à été restauré vraiment professionnellement (Big Budget) et les pièces contiennent encore les meubles, tapis, peintures tel qu’auparavant. Il est plus facile d’imaginer comment c’était autrefois.



En après-midi, nous parcourons les rues de la vieille ville. Mais avant, tel que suggéré par notre nouvelle famille, nous arrêtons à une petite confiserie question de goûter à la spécialité de la région, le rajmulai, et bien sûr, se faire une boîte de provision au cas où on serait pris dans le milieu du désert! En chemin, nous croisons un étudiant qui souhaite nous accompagné durant notre parcours pour pouvoir pratiquer son anglais (Ça arrivait souvent en Amérique du Sud. On pratiquait notre espagnol et eux leur anglais. De beaux moments d’échange!). Très méfiant, nous acceptons finalement son offre en se disant que peut-être il veut réellement être gentil. Il nous apporte aux marchés des légumes. Ensuite, nous traversons le marché des épices. À 10 mètres de la place, nous commençons déjà à éternuer à cause du chili. Nous visitons aussi quelques Havelis, autrefois lieux de résidences de riches marchands. C’est un peu comme des minis palais de pierre taillé avec une finesse irréprochable. Situés aujourd’hui au milieu de plusieurs petits bâtiments de béton, le contraste est néanmoins dramatique. Aussi, c’est triste de voir que la restauration n’est possible que si le propriétaire est riche à craquer ou qu’il appartient à une chaîne d’hôtel. Finit le temps où l’on ne travaillait que pour de la nourriture! En chemin, nous rencontrons Monsieur Moustache. Sa Moustache, qu’il contient dans un filet, mesure plus de 1 mètre et demi et peut supporter environ 20 kg!!! Et pour en revenir à notre étudiant… finalement il nous apporte à un shop de textile pour rencontrer ses amis!!! Bien que nous nous en doutions, nous voulions croire que ce ne sont pas tous les indiens qui ont les $$ dans les yeux… Mais peut-être que oui finalement… Cette aventure nous laisse un petit goût amer qui s’éclipse rapidement car nous avons tout de même bien apprécié la journée et la visite de la vieille ville. Le soir, nous soupons avec la famille. Nous partageons les quelques friandises qui restaient dans la boîte de provision d’urgence. Le père nous offre un verre de Whiskey. Superbe soirée!




Départ à 10am pour un Camel Safari!!! Nous arrivons dans un petit village en périphérie de Bikaner. Nous faisons la connaissance de nos trois chameaux et de nos guides. En chemin, nous croisons quelques chevreuils et renards du désert. La chaleur est incroyable. Nous buvons litre après litre d’eau. Après 2 heures de balade il est temps de se reposer. Nous descendons de notre monture, nous avons de la difficulté à marcher! Autant vous avertir, ça fait pas du bien une ride de chameau!!! Ce n’est pas très naturel comme position!!! En plus, on craint pour notre descendance! (John : c’est comme se faire donner un petit coup de pied dans les oo à tous les deux secondes!!!). Sous l’ombre de notre petit arbre, nous prenons le temps de dîner et de faire la siesta. Pas question de se promener lorsque le soleil est au zénith. Vers 3pm, les guides se lèvent pour préparer le Chai Masala (thé). Oh ! Ils ont oublié le lait. Un d’eux repart en chameau au village le plus près pour acheter du lait. Finalement, c’est son fils qui revient à sa place. Il s’apprête à faire un feu quand il réalise que c’est son père qui avait le Lighter! Finalement, il court vers une petite ferme pas trop loin pour emprunter un Lighter. Une heure plus tard, on l’a eu notre Chai !!! En fin d’après-midi, nous nous rendons jusqu’à un village pour abreuver les chameaux. Les enfants du village se précipitent sur nous. De vrais petits singes curieux. Nous prenons quelques photos ensemble et essayons de communiquer le mieux possible avec nos phrases clés en hindi. Pas facile, mais un sourire peut souvent être suffisant ! De retour dans le désert, nous établissons notre camp pour la nuit puis on nous sert un souper à l’indienne très épicé. Des jeunes du village nous accompagnent pendant le repas. Le croissant de lune et les milliers d’étoiles éclairent notre campement. Notre guide nous donne le choix de dormir sur une dune de sable ou dans le Camel Kart. Lui, choisit le Camel Kart sans hésiter. L’exotisme de la dune nous tente mais quand il se met à énumérer toutes les bestioles (serpent, scorpion, chiens sauvages…) qui risque de venir nous visiter pendant notre sommeil, nous grimpons dans le Kart avec lui!!! Nous nous endormons en regardant les étoiles. Une petite brise nous rafraichi. Nous sommes bien… Alors que nous dormons à points fermés, les jeunes du village reviennent et volent tous nos bouteilles d’eau sauf une!!! Mais c’est n’importe quoi !!! Un repas ne leur suffisait pas?! Inutile de dire qu’on a compté nos gorgées sur le chemin du retour! À l’hôtel nous prenons une bonne douche et un peu de repos. Nous faisons nos adieux à la famille avant de prendre le bus de nuit pour Udaipur. Notre passage à Bikaner restera un Must!





Udaipur. La ville blanche du Rajasthan du fait que la plupart des maisons sont blanchies à la chaux. Un peu pourrie par le tourisme, elle a, selon nous, perdue tout son authenticité. Nous visitons notre 3ième city palace du Rajasthan. Après Bikaner, difficile d’être impressionné mais ce petit tour ne fait qu’agrémenter notre balade dans la ville. En soirée, nous prenons un cours de cuisine indienne avec Monika, femme du propriétaire de l’hôtel. Alors là, nous savons maintenant faire le chai, le chapati, le puri, le dal fry et le veg pakora… avec toutes ces nouvelles recettes, plus d’excuses pour vous recevoir!!!

Le lendemain, nous louons une voiture avec chauffeur pour se rendre à Kumbhalgarth forteresse sans ville. En chemin, nous admirons le paysage de la campagne indienne : montagnes, centaines d’arbres aux fleurs rouges-oranges et champ de blé. Le travail dans les champs, encore aujourd’hui manuel, nous rappelle que tout le monde n’a pas la même chance. Le fort est reconnu l’énorme mur de 36km qui l’entoure. On y retrouve aussi plus de 200 temples. On nous dit que c’est le deuxième plus grosse muraille après celle de la Chine. (On va aller vérifier ça plus tard !!!) L’architecture de la forteresse reste simple. C’est surtout la balade tranquille dans la nature qui nous a le plus plu.



La visite d’un temple jain à quelques km de Udaipur est toutefois un incontournable. D’une beauté à couper le souffle! Tout de marbre blanc, on y retrouve des tas de sculptures vraiment bien conservées. L’ensemble, parfaitement équilibré, est construit selon des règles cosmiques précises. Le jaïnisme est une religion très intéressante. Ses adeptes, des non violents, suivent 5 règles majeures : ne tuer aucun être vivant, ne pas voler, se détacher des biens matériels, être chaste et ne pas manger de nuit (ils pourraient manger un insecte sans le voir).




Le jour suivant, nous nous la coulons douce dans un café Shisha (ça nous manquait!) à jouer aux Indian Cards avec le proprio. On a aussi pu assister à on ne sait combien de passe de drogue live! Aussi, Christine a acheté son premier Sari et, aidé de Monika, nous l’avons transformé en vrai petite indienne! Notre séjour dans cette ville prend fin par un spectacle de danse et de marionnette traditionnelle dans la cour d’un Haveli.




Pour conclure sur cette grande aventure, nous croyons que le Rajasthan demeure un coin de pays unique de l’Inde. Cependant, puisqu’il est grandement visité, il est plus facile de profiter de l’authenticité des gens dans les coins plus isolés (tel qu’à Bikaner!!!)

mercredi 24 mars 2010

Prayers from the Hills

Et heureusement que nous avons pu nous reposer au Cachemire car notre retour à Jammu nous a totalement vidé. Nouvel objectif : se rendre à Dharamsala. Et ça commence! Par ici… non par là… non pas de bus, bus direct pour Dharamsala? Demain matin seulement à 6h… oui oui direct! Comme c’est épuisant! Après plus d’une heure à tourner en rond, nous prenons une chambre deluxe (récompense négocié à moitié prix!). Le lendemain, nous recommençons le même exercice! Bus direct à 6 h pour Dharamsala… non, pas de bus… bus à 8 :30 seulement… par ici… non par là… Ouf! Quelle galère!!! Nous trouvons enfin un autobus et nous voilà partis. Notre objectif n’est plus de se rendre à Dharamsala mais de quitter Jammu!!! 7heures plus tard et 5 changements de bus (loin d’être direct!!!) nous arrivons à destination. Pfiouf!!! Chapitre clos!

Dharamsala. 4pm. Nous prenons une belle petite chambre avec terrasse et vue sur les montagnes au Loseling Guesthouse, à Mcleod Ganj. Nous enlevons nos sacs à dos et nous prenons un petit 15 pour admirer la superbe vue. Et là, tout le stress et les pensées négatives de la journée disparaissent… nous avons un vrai sentiment de bien-être ici. Dharamsala est aussi appelé le Petit Lhassa (Lhassa étant la capitale du Tibet). Ce bout de terre indien est maintenant le siège social du gouvernement tibétain. Le Dalai-Lama y réside depuis son exile en 1959. C’est aussi l’endroit ou logent plus de 15 000 réfugiés tibétains qui tentent de préserver leur culture. Alors, inutile de vous dire à quel point on se sent dans un autre pays! Dans les rues, un mélange de culture tibétaine, indienne et des tas de touristes venus des quatre coins du globe. Nous sommes ici pour mieux connaître la religion bouddhiste, la culture et l’histoire du Tibet. Mais avant de sauter aux choses sérieuses, nous commençons par un super repas typique. Au menu : Steamed Vegetable Momos et Thalie (riz avec habituellement 3 petits accompagnements et du pain) Tibétain. Un vrai délice!


Le lendemain, nous visitons les musés et les temples. Nous sommes bouleversés… Bien sûr nous étions au courant de l’invasion chinoise mais sans en connaître les détails. Depuis 1949, plus d’un million de tibétains sont disparus « mystérieusement », ont été violemment torturés puis tués. La plupart sont des moines (des gens qui ne feraient pas de mal à une mouche!). Presque tous les temples ont été détruits (plus de 6000). Les Chinois tentent d’effacer complètement la culture tibétaine; aujourd’hui, les enfants ne parlent pratiquement plus leur langue natale. Aussi, ils font des essais nucléaires sur les terres et saccagent l’environnement unique et fragile de ce pays. C’est assez dramatique comme situation… Les gens tentent de fuir comme ils le peuvent mais l’Himalaya reste un obstacle majeur. S’ils ne meurent pas en chemin, les réfugiés doivent souvent se faire amputer doits ou orteils à cause des engelures. Sur la route, nous faisons la rencontre d’un jeune réfugié. Il nous raconte que, il y a deux ans, lors d’une manifestation pacifiste, on lui a tiré sur le bras. Depuis, son membre est immobile, dans une écharpe.


Nous partons ensuite à la recherche du Tibetan Children Village. Il s’agit de 38 maisons abritant 40 enfants chaque. Il y a aussi des écoles et une section pour personne âgées. Le tout est réalisé par la communauté tibétaine grâce au soutien international. En se baladant dans les montagnes, nous croissons plusieurs moines qui nous indiquent le bon chemin (par chance, sinon on y serait encore!). Nous arrivons en début d’après-midi. C’est la fête! Il y a une grande foire dans la cour d’école. Les enfants s’amusent comme des fous en jouant à toutes sortes de jeux. C’est ici que John se délaisse de ses sandales. Finit les Merrels… les Havanas dénichés à Buenos Aires sont bien plus légers! Il les offre en don et en moins de trente secondes, les sandales ont trouvé un nouveau propriétaire! En fin d’après-midi, c’est l’activité de couple séparé. John retourne visionner un film documentaire au Tibetan Museum tandis que Christine regarde le film pas très culturellement informatif Inglorious Bastards (ben quoi?! J’avais besoin de me changer les idées!!!). Un petit deux-trois heures séparés… Ça fait de quoi de nouveaux à se raconter pendant le souper!!!

Nous terminons notre séjour à Dharamsala par un cours de cuisine. Nous apprenons à faire les délicieux momos!!! Notre professeur était cuisinier au Tibet. Pendant que nous pétrissons la pâte et que nous tentons de fermer nos délicieux momos avec style (ça demande de la dextérité!), il nous raconte son exile. Il aimait beaucoup son pays. Toute sa famille y est encore, il ne les a pas vu depuis maintenant 12 ans. Son histoire est très touchante… John l’a vraiment impressionné; presque tous ces momos étaient parfait! (Aucun mérite… c’est un artiste!) À notre retour on vous fera un bon repas tibétain!


Rishikesh. 8am. Ville situé près de l’Himalaya, elle est un lieu spirituel pour tous les visiteurs. C’est ici que le Yoga fut inventé mais c’est aussi un point de départ de pèlerinage vers les sources du Gange. En plus, nous ne pouvons pas mieux tombé : c’est le Khumb Mela, un des plus gros rassemblements religieux au monde, qui se fête à tous les 12 ans. Et oui! Ça fait du monde à messe! Il est vraiment difficile de circuler dans les rues. Il n’y a pas seulement des Occidentaux en visite. Des Indiens venus de partout dans le pays visitent et occupent les hôtels comme nous. Ce qui rend la tâche un peu plus difficile. Mais après quelques non-disponibilités, nous trouvons finalement une belle chambre juste pour nous!



Au couché de soleil, nous marchons vers le Parmarth Ghât avec les centaines de pèlerins hindous pour voir la cérémonie des offrandes. L’événement est accompagné de musique et de chants jusqu’à ce que le soleil disparaisse derrière la forêt. Et sous un ciel sombre, des centaines d’offrandes sont allumés et jetés dans le courant du Gange.


Le lendemain matin, nous optons pou un cours de Yoga. Nous sommes vraiment excités car c’est la première fois que nous allons tenter l’exercice! Bien entendu, nous prenons le cours beginner. Nous sommes avec 3 asiatiques. Dès la première position, nous nous rendons compte que ça ne sera pas facile! Avec notre flexibilité légendaire! John qui n’est pas capable de se croiser les jambes et Christine qui n’est pas capable de se toucher les pieds! On fait dur pas à peu près! Et les asiatiques qui se contorsionnent comme des acrobates! Le prof est tout de même très tolérant et excuse notre maladresse avec un sourire en coin. Union du corps et de l’esprit grâce à la respiration… Aahummmmmmmmm! Oh Yes! C’est pas mal plus dur qu’on pensait! Pas certains que le cours est si beginner que ça! Au moins, nous sommes capables de se tenir sur la tête les jambes dans les airs! (avec l’aide du mur!!!) Finalement, nous aimons tellement notre expérience que nous ajoutons le Yoga sur notre liste de choses à faire au retour (à Noël on veut un dvd de yoga et un tapis!!!).


Après de grands efforts, il faut se récompenser! Alors, nous prenons un massage Ayurvédique (antique système médicale indien). Expérience bénéfique pour John : D’abord, il faut que je me déshabille complètement! Bon! Alors là, il y a une petite gêne qui s’installe mais que faire!?! C’est déjà parti. Il est un masseur professionnel qui a travaillé pour la chaine d’hôtel Taj, me dit-il! Pendant une heure, il efface tous les petits bobos qui apparaissent à force de trainer nos gros sacs à dos autour du monde! Ah! Pas facile! Il me replace les nerfs, enlève les points et étire les muscles. Finalement, c’était un super bon massage! (À la hauteur de ceux de Kim, bien sûr!). Cependant, expérience plutôt spéciale pour Christine : En petite culotte couché sur le ventre sur un tapis par terre, j’entends la masseuse se déshabiller aussi… Ça avait pourtant l’air d’une agence sérieuse ?!! Ok du calme, elle ne fait que s’habiller plus confortablement avec des pantalons Aladin… Elle me verse au moins un gallon d’huile sur le corps. Je ressemble au cochon graissé de Fugèreville!!! Au moins, ça sent bon! Elle masse bien. Puis, ça devient bizarre… Je sens plus que deux mains dans mon dos! La voilà qui me masse avec ses pieds aussi. Est-ce que j’ai demandé un massage stretching?! Je me fais étirer de tous bords tous côtés! Pousse dans le dos, tire les bras par en arrière, tire sur la tête pousse sur les épaules, lève une patte, écarte l’autre! Pas très gracieux! Mais c’est quoi ce massage là! Elle termine en me versant un verre d’huile sur la tête, un petit massage du cuir chevelu, des petites tapes. Étrangement, ce n’était pas désagréable! Mais je riais trop intérieurement pour relaxer!!!

Nous quittons Rishikesh le lendemain matin vers Delhi. De là, nous partons vers l’Ouest de L’Inde : Le Rajasthan…

Étant donné la popularité phénoménale du dernier jeu, nous avons décidé de vous en lancé un nouveau! Aujourd’hui, nous ne jouons pas à Où est Charlie mais à Où est Johnny!!! Le premier ou la première qui trouve John dans les rues de Rishikesh gagnera un petit cadeau indien! Soyez le plus précis possible. Le Winner du dernier jeu est Pierre Lachapelle! Congratulations!

jeudi 18 mars 2010

The Crown of India

Sur un coup de tête on se dit : Tant qu’à être dans le nord… pourquoi ne pas aller au Cachemire?!! Et nous voilà partie pour Srinagar, la plus grande ville de la province. Nous nous laissons séduire par le prix du billet de train de nuit classe populaire. Que d’aventure… Mais pas notre meilleurs souvenirs ça c’est certain! Départ à 1 :30 Am. Dans la gare, il y a plein d’itinérants couché sur le sol. Il y a aussi des rats. Les gens nous poussent de tous bords tous côtés pour entrer dans le train et trouver leurs couchettes. Dans les nôtres, des clandestins nous regardent les yeux ronds. Après discussion, nous nous installons sur 2 des 8 planches en bois légèrement rembourrées. Il fait très très froid. Des mains baladeuses tentent d’ouvrir les bagages de John et chaque fois que Christine ferme l’œil, quelqu’un vient lui tripoter le genou, l’épaule… (Je soupçonne le gars d’en dessous!). Note to self : Avoid cheap night trains! Le train s’arrête à Jammu, ville-carrefour. De là, la plupart des gens prennent l’avion… Pas nous!!! On nous a tellement vanté le paysage que nous tenons absolument à le voir! Après avoir évalué quel est le meilleur moyen de transport (bus local, bus de touriste, minibus, Zumo (une jeep ou l’on peut insérer jusqu’à 11 personnes incluant le chauffeur!)), nous optons pour le Zumo, plus cher mais au moins il part à l’instant et, nous dit-on, nous serons à Srinagar dans 6-7 heures. La route est effectivement incroyable! Ça vaut le coup! Une voie tortueuse qui s’enlise dans les montagnes, des falaises mortelles, des rizières, des forêts, des sommets enneigés et des monkeys (ok un singe au bord de la route c’est impressionnant… mais des centaines et des centaines de singes qui te regardent dans les yeux en attendant que tu leurs lance de la bouffe… c’est bizarre!!!) Aussi, sur le chemin, plusieurs messages quétaines rappellent aux automobilistes les bonnes manières. Alors pour vous, nous avons tout noté: 1. After whisky, driving risky 2. If married, divorce speed 3. Don't be silly in the hilly 4. Don't hurry, no worry 5. Better late than never, 6. 2 children, 1 wife, long drive, long life 7. Speed thrills but often kill 8. Always alert, accidents hurt 9. Peep, Peep, don't sleep... Au moins, ces pancartes nous ont entertainées pendant les 10 heures de Zumo que nous avons finalement fait!!!

Le Cachemire est, depuis l’indépendance (1947), la raison de la guerre entre le Pakistan et l’Inde. Majoritairement musulman mais gouverné par un maharaja hindou, le Cachemire avait décidé d'attendre avant de choisir son clan. Ça n’a pas plu au Pakistan qui a tout de suite envoyer ses troupes. Depuis, le peuple cachemiri (8 millions côté indien et 3 millions côté pakistanais) est l’otage de ces deux grandes puissances. La guerre étant leur excuse pour poursuivre leur folle course à l’armement. En 2002, le monde a frôlé la première guerre nucléaire. Aujourd’hui, la place est tranquille mais l’armée est absolument partout : barbelés, sac de sable… Protection ou répression?



div>Au XIX siècle, une loi interdisait aux étrangers d’acheter ou de se construire sur les terres. Du coup, ils ont construit leur maison sur l’eau! Le lac Dal, situé en plein milieu de la ville est depuis ce temps recouvert de ces House Boats. Et sur ce lac, notre chambre nous attend! À l’aide d’un petit kayak en bois (Shikara), nous nous rendons au New Lucky Flower. Nous décidons de dormir quelques jours chez une famille cachemirienne super aimable. Ce bateau leur appartient depuis 3 générations! Leur cuisine est délicieuse et leur thé cachemiri cannelle et safran…mmmmmm!


Lors de notre première journée, nous nous rendons à Pahalgam pour faire un trek d’après-midi dans les montagnes. En gros, le paysage nous rappelle celui de notre beau Québec! Une forêt de pins, des sentiers légèrement enneigés, sinon boueux… L’air est frais, le soleil est doux et ça sent terriblement bon! Et quelle tranquillité! (On en avait besoin après Delhi!). On se croirait en avril au Mont-Tremblant! Sauf qu’ici, on voit des aigles planés dans ciel. Dans ce que nous croyons être une clairière, se dresse la municipalité de Bisean. Les gens demeurent dans des petites cabanes, d’autres dans des tentes. Les habitants nous accueillent avec joie, surpris de voir des touristes à ce temps-ci de l’année, sans guide et sans mule! Sur le chemin du retour, nous passons par plusieurs petites villages qui ont chacun leurs spécialités : fabricants de cricket bats, tailleurs de pierres et artisaneries de toutes sortes. Le jeune fils de notre House Boat nous attend au bord du lac. Il nous ramène jusqu’au bateau avec son shikara.




Le lendemain, nous nous réveillons à 5am pour aller voir le marché flottant de légumes. Une rencontre journalière entre marchants. Ce scénario nous plonge dans un sentiment de simplicité et d’admiration pour la conservation des traditions. C’est de toute beauté. Après une heure d’échange, les shikaras se dispersent et le show est terminé. En après-midi, nous retournons sur la terre ferme pour visiter les jardins moghols et faire un tour de la vieille ville. Les bâtiments sont faits en briques et en bois et dégagent toute un charme. C’est tellement différent de ce que nous avons vu de l’Inde jusqu’à présent! Nous croisons les enfants qui reviennent de l’école dans les ruelles. Nous échangeons nos noms et quelques sourires!





Le Cachemire est vraiment un petit bijou caché au fin fond des montagnes. On y cotoie des gens courageux qui ont toujours espoir d'avoir une vie plus paisible. Les habitants de Srinagar nous ont chargé de vous dire qu’il n’y a pas d’inquiétude à venir visiter leur beau coin de pays qu’ils vous accueilleront à bras ouvert…. Message fait!

C'est le moment du dééééééééééééfi!!!! Alors dans ce message, le défi est de trouver Christine! Elle se cache dans une des photos. Le premier à nous spécifier clairement ou elle se trouve se mérite un petit cadeau indien! Inscrivez votre réponse dans les commentaires. Bonne Chance!!!