Climbing the Stairway to China

7am. Beijing. Aussitôt débarquer de notre night train, nous filons vers le métro de Beijing. Il ressemble à une pieuvre dont les tentacules se croisent et s’étendent à perte de vue. Il relie les gares de trains, les terminaux d’autobus, l’aéroport ainsi que pas mal tous les attraits touristiques du centre-ville jusqu’à la périphérie. Merci aux Olympiques de 2008 et aux investissements faramineux! On peut visiter la ville sans se faire d’ampoules! Nous logeons au Emperor Guesthouse, une superbe vielle bâtisse de style traditionnel. Les chambres sont positionnées autour d’une grande cour intérieure illuminée d’abat-jours rouges. Un vrai décor de vieux film chinois!

En après-midi, nous sortons de notre petit cocon pour visiter les environs. Nous nous rendons à la porte de Qianmen. De l’autre côté s’étend une vaste espace bétonnée sans trop de charme qui se nomme Tian’anmen Square. Cette place est en fait le cœur de la vie politique de Pékin. C’est ici, le 1er octobre 1949, que feu le Grand Mao proclama la République Populaire de Chine. D’ailleurs, au milieu, se dresse l’immense mausolée du président; symbole de la force du communisme d’autrefois. Autour, se trouvent le palais de l’Assemblée du peuple, le musée national et l’opéra de Pékin (qui ressemble une grosse méduse échouée!). Alors que les Chinois se rendent sur la place Tian’anmen pour rendre hommage à Mao, les étrangers visitent l’endroit surtout pour voir un des lieux de manifestation les plus tristement célèbres au monde. Au printemps 1989, des étudiants réclamant la démocratisation du régime et la fin de la corruption, ont manifesté pacifiquement pendant plus d’un mois sur la Place Tian’anmen. Li Peng, n’aimant pas trop les révolutionnaires contestataires, ordonna aux chars d’assauts de tirer directement sur la foule non-armée… On ignore encore aujourd’hui le nombre de mort … deux milles, trois milles peut-être. Les manifestants furent arrêtés, envoyés dans des camps de rééducation ou carrément exécutés. Ce fut le dernier grand mouvement de contestation en Chine. Depuis, il n’y a aucune mention de ce fait et personne n’en dit mot (sûrement pour ne pas s’attirer d’ennuis!). On peut regarder mais il est préférable de ne pas commenter; les discussions et opinions politiques sont encore aujourd’hui des sujets à éviter…

En continuant un peu plus vers le nord, nous voilà devant les portes de la Cité Interdite (avec la face à Mao peinturée devant l’entrée… Le dernier empereur?!). La Cité a été construite en 13 ans de 1407-1420 à l’aide de 200 000 hommes. Elle a abrité les empereurs pendant plus de 5 siècles. Une série de portes s’ouvre sur des espaces immenses où se trouvent des palais aux toitures jaunes laquées qui brillent sous le soleil. Nous traversons le Palais de l’Harmonie Suprême, l’Harmonie du milieu, l’Harmonie Préservée, l’Harmonie Céleste, le Palais de la Tranquillité Terrestre et de la Tranquillité Impériale… (Quels noms!!!) On ne peut qu’être émerveillé par l’immensité des travaux accomplis. Dans la cour extérieure se trouve une gigantesque dalle de marbre sculptée de 9 dragons. Mesurant 17 m et pesant 250 tonnes, des milliers d’ouvriers l’on fait glisser sur la glace pendant 28 jours pour l’apporter à destination. Ingénieux non?! Autour des palais, il y a de nombreuses sculptures de lions pour la protection, de tortues à tête de dragon et de grues pour la longévité et l’immortalité et des jarres en bronze remplies d’eau pour les incendies! À l’ouest et à l’est de la cité, deux immenses jardins impériaux… Bref, de quoi nous occuper pour à peu près 4 heures. Notre retour à l’hôtel est un peu pénible. Quelle idée de se promener en gougounnes pendant plus de 6 heures! (Mais pourquoi ils n’ont pas construits des arrêts de métro à même la cité ???)

On ne peut passer à Pékin sans visiter le Parc Olympique! Tout le monde doit bien avoir vu le fameux nid d’oiseau et le stade aquatique à la télé en 2008! À la sortie du métro, nous apercevons déjà les deux gigantesques structures. Les immenses poutres qui forment le Nid sont assez impressionnantes. Cependant, le stade aquatique est moins imposant (sommes-nous devenus capricieux?!). Du moins le jour car la nuit, les bulles sont illuminées et changent de couleurs.

À première vue, Pékin est une ville grise et peu charmante. Puis, en fouillant un peu, on trouve plein de petits trésors qui en font une ville assez agréable à visiter. Nos plus belles découvertes sont le Parc Beihai et les lac Xihai et Houhai. De merveilleux espaces verts avec des lacs au milieu de la jungle urbaine. Tout ce qu’il y a de plus paisible et rafraîchissant! En après-midi, nous décidons de “S’la couler douce” en prenant une bière au bord d’un des lacs… en écoutant les Beatles!!! Nous partons ensuite explorer les Hutong. Les Hutongs sont de vieux quartiers construits tout en briques grises, entourés de longs murs construits tout en briques grises et reliés par des rues de pavés grises (Soit ils ont eu un méchant deal sur les briques et pavés grises, soit ils ne connaissent pas Permacon!!!). C’est dans ce labyrinthe de ruelles que l’on retrouve toute l’authenticité du Pékin d’autrefois. Des locaux qui jouent aux chinese poker, des gargotes, des gens en vélo qui se faufilent dans la foule… Malheureusement, le futur de ces Hutongs est précaire car on n’hésite pas à les détruire et à relocaliser des milliers de personnes pour construire le nouveau Pékin!

En soirée, nous décidons de se payer la traite avec le fameux canard laqué!!! On nous apporte une assiette de peau de canard? (Mais ils sont cheap… on n’engraissera pas ce soir!) Nous cachons notre déception, nous qui espérions tant manger de la viande… Quelques minutes plus tard, trois autres assiettes atterrissent sur notre table! Le canard au complet mes amis! (sauf la tête, nous avons bien spécifié à la serveuse qu’on ne voulait pas la tête de la pauvre bête!) C’est délicieux…nous nous régalons et avons vraiment du bon temps jusqu’à ce que notre voisin se mette à cracher par terre, juste au pied de John!!! Après lui avoir fait des gros yeux et lui avoir pointé son crachat, le MONSIEUR fait son prochain crachat dans un kleenex et, d’un air provocateur, le jette par terre!!! (le ptit maudit!!!). Pas toujours facile d’accepter les manières des autres cultures…

The Great Wall of China!!! Pas question de se contenter de la photographier ! Nous, nous voulons la piétiner!!! Nous enfilons nos souliers et nous partons pour un trek de 10 km sur la fameuse Muraille. Mais bon, on ne se rend pas là en un claquement de doigt. Ah non! Il faut d’abord prendre l’autobus 980 à 6am jusqu’à une petite ville nommé Miyun où les taxis s’arrachent les touristes pour les conduire jusqu’au site. Après une bonne séance de négociation en jouant à « Fait Moi Un Dessin », nous prenons la route vers Jinshanling, point de départ pour notre petit trek. Le Mur est en fait un ensemble de fortifications construites par différents empereurs sur plusieurs siècles. Mais la portion que l’on visite aujourd’hui est l’œuvre des Ming (1368-1644). Au total, elle ferait 6700km de long, soit le un sixième de la circonférence de la Terre. Contrairement à ce que l’on raconte, elle ne serait pas visible de la lune! À part un groupe d’étudiant que nous croisons en chemin, nous sommes pratiquement seuls sur le Grand Mur! C’est si paisible… Le Mur nous appartient!!! Certaines parties sont restaurées tandis que d’autres, pratiquement en ruines, nécessitent que l’on soit beaucoup plus prudent. Il faut faire attention où l’on pose les pieds! Le trajet est une suite de pentes assez abruptes; soit on descend, soit on monte! Par une série de marches nous franchissons une trentaine de tours. Chaque marche mérite l’effort si ce n’est que pour admirer le magnifique paysage. Dans une tour à mi-chemin, Lee nous attend avec deux bonnes bières froides. Nous nous regardons du coin de l’œil… Why Not! À 10Am, nous célébrons ce beau moment avec Lee! John, dont la garde robe est un peu défraîchit (ça fait quand même 8 mois qu’on porte le même linge!!!) c’est même laissé tenter par le T-shirt « I Climbed to Great Wall » …Pfff… touriste!!! Nous continuons notre route en contemplant un des plus beaux paysages de la Chine. En soirée, pendant que John relaxe avec les autres voyageurs en buvant quelques bières, je (Christine!) sors voir un show Kung Fu. Très bon spectacle: acrobatie, danse, supers décors… Cependant, pas de photos; je me suis fait chicaner par la sécurité. Appareil photo interdit!

Last day in Beiging, nous en profitons pour aller chiller au Summer Palace. C’est un immense parc avec un lac, une forêt et plusieurs temples et pagodes. Le tout est entretenu par plus de 1700 employés. Endroit idéal pour une petite belle balade si on oublie les centaines de touristes chinois qui visitent également le site. Nous faisons le tour rapidement des petits temples (on atteint presque le point de Templed-Out!) Nous passons notre temps principalement au temple des Nuages Ordonnés. Du haut, il est possible de voir le parc entier ainsi que la forêt de gratte-ciel à l’horizon. Un peu plus haut sur la colline, il y a un temple bouddhiste dont la façade aux centaines de bouddhas est remarquable. Le Palais d’été a été construit par Quianlong en 1751 pour sa mère l’impératrice. On ne manque pas une occasion de rappeler la destruction du Palais par les troupes Franco-britanniques en 1900. Ce qu’on omet (volontairement?!) de dire, c’est que l’argent utilisé pour la reconstruction des temples par l’impératrice Cixi 1888 devait être destinée à la marine de guerre chinoise. Elle s’est fait un beau cadeau de fête et l’armée Franco-britanniques, d’où provenaient les fonds, n’a pas du tout appréciée! On a souvent l’impression que la Chine tente de voiler ses erreurs du passé… Alors que nous marchons, nous remarquons que plusieurs visiteurs mangent une saucisse qui à l’air plutôt bonne. Nous en avons l’eau à la bouche! Après avoir commandé, payé et pris une bouchée, nous demandons à la vendeuse qu’est-ce que c’est. Elle nous répond tout bonnement « a Hot Dog » CONFUSION TOTALE!!! What does she mean by a Hot Dog?!? Nos estomacs gargouillent encore. Alors, nous nous arrêtons à un petit resto local afin de s’empiffrés de dim sums. Nous avons un peu sous estimé la quantité et la grosseur des plats. Nous quittons Pékin le soir même avec le ventre plein et la tête pleine de beaux souvenirs.

Xi’an. 8am. Jojo, une jeune employée de l’hôtel nous accueille à la gare avec un grand sourire. Xi’an est une ville assez agréable. On s’y sent bien… surtout avec une grosse assiette de Pork Ribs en face de soi! Bon ok, nous parlons beaucoup de nourriture… ça fait partie du voyage non!!!

Un jour, en 1974, un paysan qui creusait un puits, a découvert un soldat en terre cuite. Aujourd’hui protégé par l’Unesco, plus d’un millier de soldats ont été reconstitués, ainsi que des chevaux et autres objets de valeur. Mais pourquoi autant de soldats? L’empereur Qin Shi Huangdi était hanté par la mort et dès l’âge de 13ans, il a fait entreprendre des travaux pour son tombeau. Une fois mort, l’armée le protège pour l’éternité. Le site est immense et assez impressionnant. Mais la fosse #1 reste la plus intéressante. D’abord, il y a tous ces soldats en rang d’oignon puis, il est possible de voir les archéologues à l’œuvre. Dire qu’il y en a qui vont faire ça toute leur vie; déterrer des hommes en terre cuite! En sortant du site, Christine craque pour une photo en déguisement de Terracotta Warrior!... Pfff… touriste!!! (Christine : je trouvais ça trop drôle!!!) La foule de chinois rit en nous voyant mais aussitôt que nous quittons les lieux, ils s’arrachent les déguisements pour être les prochains. Copieurs!!! En soirée, nous participons au Dumpling Party organisé par l’hôtel. Le but étant de faire le plus de dumpling possible et, bien sûr, de les manger!!!

Sur un coup de tête, nous voilà en route vers la montagne sacrée/taoïste Hua Shan. En chemin, nous rencontrons un australien qui se joint à nous pour, ce qu’on croyait, une petite expédition. Bon, il y a toujours possibilité de prendre le téléphérique mais nous, nous préférons la bonne vieille façon (Fait comique: on précise dans plusieurs guides que le téléphérique a été fabriqué par les Autrichiens… Le Made In China ça fait peur!!!) Nous commençons par une killer grimpette de 4 heures avec des points de vue spectaculaires. La plupart du parcours est fait de milliers de marches taillées à même la pierre de la montagne. À certain endroit, la pente est carrément verticale et il faut s’aider des chaînes pour atteindre les paliers. Les marches ont été sculptées là où même les plus braves auraient la frousse! À un certain moment, on descend le long d’une falaise de 80 mètres! Nos jambes tremblent!!! Par mesure de sécurité, des pancartes nous rappellent de marcher OU de regarder le paysage! La tradition veut qu’on achète un petit cadenas, le fasse graver puis qu’on y attache un ruban porte-bonheur, avant de le fixer aux chaînes pour l’éternité. Tant qu’à y être, nous décidons de dormir sur la montagne pour voir le levé du soleil. Le réveil matin sonne à 5am. C’est pénible mais nous réussissons à nous lever. Dehors, le soleil éclaire tranquillement le ciel. Puis, rapidement, les nuages l’envahissent et nous ne voyons plus rien. Tant pis! La grimpette à elle seule valait la peine! Nous avons maintenant des fesses et des mollets de fer!!!

Nous retournons manger des Pork Ribs question de ne pas avoir un corps trop parfait! Après toutes ces aventures, nous commençons à être un peu fatigués. Nous avons besoin de vacances de nos vacances!!! Nous nous promettons de prendre une bonne journée de repos à Chengdu!!! À voir dans le prochain blog!

Better City, Better Life

Nous allons vous raconter une petite histoire. En 1514, des navigateurs Portugais atteignaient la province de Guangdong. Ils lui donnèrent le nom de Canton; sans doute le premier malentendu d’une longue série entre Chinois et étrangers. Pendant la dynastie des Ming, la ville leur étant interdite, ils n’eurent le droit de s’établir qu’à Macao. Par cette petite brèche créée par les Portugais, les Espagnols, Hollandais, Français et Anglais réussirent à se faufiler. C’est alors que, pour contrôler sévèrement les échanges commerciaux, le pouvoir impérial mit en place le « système de Canton ». Les étrangers n’étaient autorisés à ancrer leurs bateaux qu’en dehors de la ville et à traiter avec les marchands par l’intermédiaire d’un organisme de courtiers maritimes représentant leurs intérêts. Canton, qui était le seul port de Chine à faire affaire avec les Européens, battit sa fortune sur le commerce du thé. Les Anglais, fatigués que ce commerce leur coûte plus cher qu’il ne leur rapportait, décidèrent d’introduire leur fameux opium de l’Inde pour compenser leur déficit. L’empereur tenta en vain d’interdire (sous peine de mort!) cette drogue, ce fléau qui abrutissait son peuple et le ruinait à son tour. En 1839, les autorités mandarins ordonnèrent la destruction de plus de 20 000 caisses et expulsèrent les commerçants anglais. Bad Idea! Les Anglais, vexés, déclenchèrent et gagnèrent la première Guerre de l’Opium. Les Chinois, humiliés, durent leur céder l’île de Hong Kong et ouvrir cinq ports aux étrangers : Canton, Shanghai, Ningbo, Fuzhou et Amoy. Les étrangers eurent le droit d’y habiter et d’y vendre leur affable marchandise… intéressant non?! Alors l’opium serait en grande partie à l’origine de l’explosion économique de l’époque de ces grandes villes.

Canton. 1pm. Welcome to Mainland China. Les enseignes en anglais et les gens qui le parlent deviennent de plus en plus rare. Le Pinying, version lettré des symboles chinois, nous permet de nous débrouiller mais il faut redoubler d’effort pour se faire comprendre et s’orienter. La ville entière tremble sous les marteaux piqueurs. Aucune rue n’est épargnée. On lui refait une beauté pour les Asia 2010 Games. On nous informe que c’est le May Day Holiday pour les chinois. En plus, c’est la fin du Canton Fair! Bref, toute la Chine est réunie ici (moment parfait pour ne pas y être!!!). Après avoir pris nos places dans notre dortoir (le prix d’une chambre double est 4X plus cher pendant le Canton Fair) sur l’île Shamian, l’ex-concession franco-britannique, nous sortons prendre un verre sur une terrasse face à la rivière des Perles. Malgré la présence des pelles mécaniques, l’endroit est assez calme, agréable et plein de verdure. C’est ici que tous les nouveaux couples font prendre leurs photos de mariage. Rien de plus beau qu’une mariée en robe blanche dans un champ de construction!



On nous a dit de faire attention parce que les Chinois mangeaient tout ce qui nage sauf les sous-marins, tout ce qui vole sauf les avions, tout ce qui avance sauf les autos, tout ce qui a quatre pattes sauf les tables… Ça tombe bien, nous aussi!!! Bon, ok, avec un peu plus de modération qu’eux! Nous décidons de visiter un petit marché. À notre grande surprise, ce n’est pas le type de marché habituel, du moins que nous connaissons! Nous traversons d’abord la section nourriture. L’image du gars qui coupait la tête des poissons avec sa grosse hachette tout en souriant bizarrement, nous a hantés toute la soirée! La dame qui évidait les crapauds à même le trottoir et les seaux de serpents nous ont aussi un peu impressionnés! Nous continuons dans la section des animaux de compagnie (ou bouffe… on ne sait plus trop!) où des tortues, poissons rouges, jolies lapins, chiots, oiseaux, poussins, insectes attendent d’être aimés (ou mangés!). Qui a faim après cette belle balade? Ben nous quoi! En plus, c’est la fête à Christine! Tout le monde connaît son appétit! Pour souligner l’évènement, nous traversons une partie de la ville pour nous rendre dans un resto réputé pour leurs Dim Sum. Les Dim Sum ou petites bouchées qui vont droit au cœur (ou droit au c_ _ s’ils ne sont pas bien cuits!!! Excusez la!) sont de délicieux plats cuits à la vapeur. C’est la spécialité de Canton. Il est 7pm et bien que le restaurant ne serve les fameuses bouchées qu’à 8 :30pm, les employées nous traitent aux petits oignons et nous apportent ce que nous pointons sur le menu imagé. Super repas! Nous terminons la soirée avec une petite balade le long de la rivière éclairée par les néons des buildings et des bateaux.



Le lendemain, nous partons découvrir la vieille ville. D’abord dirigés notre petit guide, nous décidons de le fermer et de choisir des rues aléatoirement. Le regard des locaux nous signale qu’il n’y a pas souvent des touristes qui passent dans le coin. Tout est tellement tranquille. En sortant du quartier, nous tombons dans l’autre extrémité. Une mer de monde qui fait leur shopping de fin de semaine dans de nombreuses boutiques et restos à l’Américaine. Et sur chaque immeuble, un beau drapeau rouge!!! Bienvenue dans la nouvelle Chine!




Nous quittons Canton pour nous rendre à Shanghai en train de nuit. Les souvenirs de nos expériences antérieures refont surface; nous sommes un peu nerveux. Vous auriez dû voir l’expression sur le visage de la vendeuse quand on lui posait nos milles et une questions : est-ce que c’est confortable? Avec ou sans AC? Est-ce que des gens vont dormir avec nous? Il y a du retard normalement? Deux vrais paranos!!! Finalement, rien avoir avec l’Inde! Une personne par couchette, super confortable avec oreillers, couverture!!!

Suite de notre petite histoire : Après la guerre de l’Opium, les premiers à débarquer à Shanghai furent les marchants britanniques. Deux ans après, arrivèrent les Français et les Américains. La ville fut divisée: au nord, la concession internationale regroupement britannique, américain et japonais, à l’ouest la concession française. Sans oublier que ces étrangers contrôlaient tout : l’administration, la police, le service sanitaire, les douanes, la règlementation des routes… Casinos, bordels (plus de 670 recensés!), fumeries d’opium (plus nombreuses que les églises!), restaurants, théâtres… l’argent coulait à flot! Mais depuis ce temps, beaucoup d’eau à coulé sous le pont et ce monde de débauche est bien sûr révolu. Son histoire, assez intéressante, nous permet toutefois de mieux comprendre l’architecture, la disposition, la richesse ou encore la pauvreté des quartiers. Shanghai est aujourd’hui une superbe ville branchée et très moderne. Elle grossit à vu d’œil : depuis 1990, 3000 tours et gratte-ciels ont jaillit de terre et 2000 autres sont en construction. Elle cumule les records : le plus grand aéroport de Chine, le plus grand nombre de téléphone portable, de km d’autoroute et d’immeubles d’habitation. Y’en a beaucoup à dire sur Shanghai!!!

Shanghai. 8am. Nous logeons dans une auberge jeunesse neuve et très jolie. Mais quelle déception lorsqu’on nous annonce que nous devons faire dortoir à part! Tout est complet! 12 ans de vie commune et on nous sépare! (Et oui! Nous nous sommes rendu compte dix jours après la date officielle que ça faisait maintenant douze ans que nous nous aimions! Va falloir fêter ça!!!) Après s’être régalés des délicieux steam buns de l’hôtel, nous partons explorer la ville. Première escale, la Place du Peuple. Ce qui était autrefois la concession étrangère est aujourd’hui un magnifique jardin au milieu des gratte-ciels. Fleurs, arbres, pelouse rendent l’endroit vraiment paisible malgré le trafic, les lumières et le béton qui l’entoure. Tant qu’à y être, nous décidons d’aller au musée de Shanghai situé sur la Grande Place. Plusieurs salles sur plusieurs étages nous permettent de nous familiariser avec la culture chinoise. Beaucoup d’objets tibétains y sont exposés. Une pancarte mentionnant que le bouddhisme est une secte ésotérique nous a laissé un peu perplexes. Nous prenons ensuite la rue piétonnière de Nanjing pour nous rendre sur le quai. Cette avenue bordée de grands centres d’achat et de restaurants est pratiquement toujours bondée. On aurait pu y jouer à Où est Johnny toute la journée! Nous atteignons enfin le quai où nous avons une magnifique vue sur l’Oriental Pearl TV Tower, emblème de Shanghai et sur Pudong, la nouvelle ville (genre de Manhattan).




On dit que rien n’arrive pour rien : le lendemain, les colocataires de dortoir de Christine, trois africaines du Zimbabwe, nous ont donné des billets pour l’Expo 2010!!! Youpi!!! Nous sautons dans le métro, tout excité de pouvoir assisté à l’évènement de l’année! Depuis que nous sommes arrivés, nous entendons le slogan : « Better city, Better life » et nous voyons la mascotte bleue (qui représente on ne sait trop quoi!) absolument partout! Nous y sommes : le site est immense (5 km) et les pavillons sont absolument grandioses! Nommez un pays; ils y sont tous! Ils nous impressionnent soit par leur architecture, leur décor, leur technologie. Nous n’avons pas fini la visite d’un que nous avons déjà hâte de voir le suivant! Les gens ont vraiment beaucoup d’imagination! C’est incroyable. Le Vietnam tout en bambou est absolument superbe! Le Maroc ressemble à notre future villa (qui sait!)! La Nouvelle-Zélande avec ses chants maoris et l’Australie avec ses 6 écrans qui sortent du sol attirent beaucoup de gens. Le Japon est affreux avec sa forme d’œuf rose avec des antennes! Le pavillon UK est surprenant, en forme de boulle de poils! La Hollande ressemble à la Ronde avec son Happy Land. Nous n’avons cependant pu entrer dans les pavillons de Chine, US, UK, France et Allemagne; il y en avait pour des heures d’attente. Aussi, certains pavillons sont incomplets; leurs matériels étant bloqués à la douane. Malgré cela, on peut dire que l’évènement est très bien organisé. Chose certaine, nous pouvons être fiers du pavillon du Canada. Il a été construit en collaboration avec le Cirque du Soleil; croyez-nous on n’est loin des castors et des orignaux! Écran tv cubique qui nous en mettent plein la vue, ruban rouge et fontaine qui change de couleur au touché… WOW!!! Nous avons même eux la chance de manger une poutine à la sortie! Nous n’avons pas eu besoin de commander, c’était écrit dans notre front ce qu’on voulait! Elle n’était pas aussi bonne que ceux de maman Lizon mais ça permet de tenir le coup! En soirée, nous regardons la Symphonie des Fontaines, des jets d’eau éclairés qui dansent au rythme de la musique classique, puis nous rentrons à l’hôtel, complètement épuisés de notre journée. Merci Zimbabwe!









Le lendemain, trop épuisés pour faire quoi que ce soit, nous en profitons pour relaxer et regarder un show d’acrobatie. C’est vraiment impressionnant de voir d’aussi jeunes acrobates faire des prouesses avec autant d’agilité! Ils sont à la hauteur de leurs réputations. Nous sommes sans doute plus stressés qu’eux! À chaque fois qu’on croit le numéro fini, ils ajoutent trois autres chaises, des cerceaux… Sensation forte garantie!



Alors que nous nous promenons le long du Bund (Concession étrangère où siégeaient les banques internationales et compagnies les plus puissantes de la planète et boulevard où se dressent les plus belles façades du Shanghai des années folles! (Voir photo de nuit plus haut)) trois étudiants nous accostent. Ils veulent perfectionner leur anglais avec nous en buvant un bon thé… Ah! Le Trouble Radar qui sonne! Ouais ouais! On la connaît celle-là! On ne tombera pas dans le panneau une deuxième fois (Inde)! Pour ceux qui débutent dans le domaine du voyage, nous vous le répétons, c’est une arnaque pour vous soutirer quelques billets! Nous continuons notre chemin jusqu’à la vieille ville. N’ayant jamais fait partie des concessions, elle resta à l’écart du développement. C’est ce qui fait tout son charme aujourd’hui! Maisons basses et pauvrettes bordées de ruelles et de gargotes… Si authentique! Nous atterrissons dans le joli jardin Yu. Ce jardin chinois classique a été créé en 1570. Il représente le monde en miniature (les rocs = montagnes, les ruisseaux = les fleuves) et favorise la méditation et la contemplation. Il est tout simplement magnifique! Nous passons près d’une demi-heure à nous orienter et à chercher le pavillon des Milles Canards. Fatigués de tourner en rond, nous demandons à une préposée de nous aider. Avec un petit sourire en coin, elle nous dit gentiment que nous n’avons pas la bonne map… Nous retournons à l’hôtel en passant par l’ex-concession française. Vitrine commerciale luxueuse où Louis Vuitton, Rolex et Cie ont pignon sur rue. Intéressant mais nous attendons toujours la version LV backpack!!!



Dernière visite dans le coin : The Water Village. Nous passons la journée à flâner dans ce qui était anciennement un petit village de pêcheurs. Bien qu’il soit maintenant tout restauré, il dégage tout un charme. Nous marchons le long des canaux et visitons jardins et temples. Nous succombons à une ballade en bateau avant de quitter ce paisible endroit.


Nous avons tout simplement adoré Shanghai… ce qui explique sans doute la longueur de ce message!